Votre régime alimentaire

Pour un nourrisson

Rassurez-vous, vous pouvez le faire garder à condition d’expliquer ce que représente le régime et son importance, sans inquiéter les personnes, dans la mesure où il n’y a aucun risque aigu. L’entière adhésion de la ou des personnes qui gardent votre enfant et votre confiance en elle(s), sont essentielles. Au début, avant la diversification, le plus simple est souvent que vous apportiez vous-même les biberons déjà préparés.

Expliquez bien qu’il est important que votre enfant prenne ses propres biberons et non ceux du « petit copain». Prenez rendez vous avec la directrice de la crèche (si tel est le mode de garde) pour qu’elle sensibilise les puéricultrices des différentes équipes au régime spécial de votre enfant, et ce, dès le début.

Votre bébé ne risque rien, si ce n’est une montée de ses taux sanguins s’il y a eu erreur de biberon ou bien s’il ne mange pas assez (situation qui ne doit pas avoir lieu ou qui ne doit pas se répéter) mais vous saurez ce qu’il en a été de l’alimentation de votre bébé dans la journée grâce au carnet de correspondance et en discutant avec les assistantes maternelles quand vous irez le chercher.

Pour un petit enfant

La diversification alimentaire pour un petit enfant PCU commencera vers 4 à 6 mois, comme pour n’importe quel autre enfant. L’introduction des fruits et des légumes se fera au même âge, mais l’apport en phénylalanine qu’ils représentent sera comptabilisé par vous dans le respect de la quantité totale journalière prescrite.

Comme pour n’importe quel enfant, introduisez 1 nouvel aliment à la fois (un nouveau légume ou un nouveau fruit) à intervalles réguliers. Mais chaque cas est particulier et la diététicienne vous guidera durant toute cette période. Si votre enfant aime le passage à la cuillère, il est possible qu’il ne veuille plus la totalité du mélange d’acides aminés au biberon. Or, les quantités prescrites doivent être prises en totalité, tous les jours. Cela ne veut pas dire qu’il faille avoir une attitude de forcing, ou bien, au contraire de laxisme.

Demandez alors à votre diététicienne, s’il est possible de lui proposer sous une forme plus concentrée ou bien sous une autre forme : dans une bouillie, dans des fruits … ou bien en changeant le mélange d’acides aminés. Si votre enfant est gardé, expliquez à la personne qui le garde :

  • qu’il doit prendre son mélange d’acides aminés ;
  • qu’il a droit aux légumes et aux fruits, mais en certaines quantités. Vous pourrez les lui fournir en même temps que le mélange d’acides aminés, du moins au début, puis ensuite apprendre à cette personne si vous avez confiance en elle, le système d’équivalences.

Donnez une liste des aliments interdits pour qu’ils ne soient pas proposés à votre enfant et expliquez à cette personne pourquoi, sans l’alarmer. Si l’enfant ne finit pas son assiette, demandez quelles étaient les quantités restantes et ajuster les apports nécessaires sur le repas du soir.

Durant les repas il est important que votre enfant ne soit pas « mis à l’écart » des autres enfants gardés, mais la surveillance doit être étroite pour éviter les échanges de nourriture. Des explications simples permettront aux enfants de comprendre la situation et d’accepter les différences. La socialisation de votre enfant sera facilitée.

Insistez sur le fait que le régime, n’est pas un « régime » amaigrissant ou de diabétique… Et que les aliments utilisés doivent être des aliments normaux et non des aliments « allégés » ou « light » aussi bien en graisses qu’en sucres. Il faut noter que l’ASPARTAME permettant de sucrer les compotes, les jus de fruits, les sodas « allégés »… n’est autre qu’un précurseur de la phénylalanine ! Il fait donc partie des interdits.

L’éducation alimentaire

Donnez, également des réserves de gâteaux ou aliments hypoprotidiques pour que, si d’autres enfants sont gardés en même temps que le vôtre, il puisse y avoir une « compensation » de ce qui ne peut être donné.

Les enfants sont très curieux et il est important de stimuler leur curiosité. Profitez du fait qu’ils veulent acquérir une certaine autonomie pour les encourager et leur parler de leur alimentation.

Faites le marché avec votre enfant, et faites lui choisir les fruits et les légumes en les nommant et en l’orientant dans la variété. Les fruits et les légumes sont et seront la base de son alimentation, plus tôt il testera des goûts, textures et couleurs différents, plus il acceptera des plats différents et plus le régime sera facile et mieux accepté.

Si vous êtes au supermarché, et qu’il y a une promotion sur le saucisson ou le pâté, ou d’autres aliments interdits, expliquez lui qu’il ne peut pas en manger mais donnez lui une ouverture sur un autre aliment (pâte de fruits, bonbon acidulé ou petit fruit…).

Les repas sont des moments très importants dans le développement social de l’enfant. Dans la mesure du possible, ils doivent être pris en famille. Concevez pour votre enfant des repas aussi proches que ceux du reste de la famille.

Vous pouvez inclure dans les menus, des plats que toute la famille peut, manger, en évaluant le nombre de parts que cela représente pour votre enfant. La famille est alors une aide : s’il y a des frères ou sœurs plus grands, il apprendra comment manger en les regardant. Les frères et sœurs peuvent l’encourager mais il faut aussi les éduquer !

S’il n’y a pas de fratrie, mangez avec lui ; ne vous dites pas que lorsqu’il mange seul, bien surveillé, vous appliquez mieux le régime.Au contraire, cela fera partie de son éducation, il faut qu’il apprenne qu’il ne peut pas manger comme les autres mais qu’il peut avoir une vie sociale normale. Lorsqu’il commence à utiliser tout seul la cuillère, laissez le être maladroit, à faire tomber quelques morceaux d’aliments autour de l’assiette, ne le surprotégez pas ; il risque de faire des « caprices », allant jusqu’à des colères, uniquement par réaction d’opposition.

Il peut refuser de manger ou bien chaparder pour vous « tester », ce qui est normal, car il sait que l’alimentation est un moyen de capter votre attention. Vous avez à mettre des barrières, comme pour n’importe quel autre enfant. C’est l’éduquer.

« Plus un enfant est éduqué tôt, plus le régime sera bien accepté et suivi. « 

Variez le plus possible les plats, qui sont tous à base de légumes et/ou de fruits, pour éviter la lassitude de ce type d’alimentation.

Utilisez les épices, les herbes, les sauces à base de bouillon de légumes, de vin blanc, de jus de poulet, de jus de viande (attention, cela peut donner le goût carné à l’enfant PCU, ce qui peut entraîner une frustration face aux privations de viande dues à son régime, les avis diffèrent d’un parent à l’autre sur ce sujet !), cela aromatisera différemment les plats.

Vous pouvez avoir un placard, à sa hauteur, avec des aliments autorisés pour qu’il n’y ait pas que des interdictions et de ce fait des risques de « chapardages ».

En collectivité, (après avoir réalisé un Projet d’Accueil Individualisé),apportez son « panier repas » le plus proche du menu de la cantine, car c’est une période de « tentations », et faites passer la consigne qu’il doit être confronté aux autres et de ce fait qu’il ne doit pas manger isolé (avec bien sûr une surveillance). Si nécessaire, le pédiatre et la diététicienne qui suivent votre enfant peuvent intervenir !

S’il y a des anniversaires, des ateliers… proposez de fournir les ingrédients et/ou le gâteau pour que votre enfant puisse partager avec les autres enfants ; l’alimentation de votre enfant n’est en aucun cas « mauvaise » pour les autres, et il se sentira ainsi moins « différent », voire fier de pouvoir partager !

S’il y a des fêtes familiales (avec buffet), ne l’en excluez pas, guidez le pour qu’il puisse choisir sur le buffet les aliments auxquels il a droit : crudités, fruits, sorbets, bonbons… Il prendra petit à petit l’habitude de vous demander s’il peut manger ou non tel aliment et ainsi il se responsabilisera. Vous pouvez aussi demander à l’avance la composition du menu pour emporter le nécessaire si besoin et ainsi éviter toute frustration à votre enfant.